Rapport annuel 2023 du Président

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Amis suisses de Neve Shalom / Wahat al-Salam
Chemin de Gisshübel 15, 4105 Biel-Benken
Rapport annuel 2023 du président
Chers membres de notre association, chères amies et chers amis
Alon Pinkas de Haaretz écrit dans son commentaire du 20 mai que le jour
de l'indépendance du 14 mai a clairement mis en évidence les différentes
conceptions de ce que devrait être Israël.
Pour une fois, "l'éléphant dans l'espace israélien" n'est pas l'occupation des
territoires palestiniens, même si celle-ci en est la cause. Non, l'"éléphant
dans l'espace" serait la division croissante et inexorable de la nation en un
État d'Israël, un État laïc, peut-être imparfait mais libéral et high-tech, et
d'autre part en un "royaume de Judée", une théocratie juive ultranationaliste
aux tendances messianiques et antidémocratiques et à l'isolement
international croissant.
Cette observation reflète assez fidèlement le comportement de l'actuel
gouvernement d'urgence israélien dans la guerre de Gaza. Alors que les
forces libérales exigent des propositions de solutions pour l'après-guerre,
les forces de droite, y compris orthodoxes, poussent à l'anéantissement
total du Hamas et à l'intégration territoriale de la bande de Gaza. Et entre les
deux, il y a un Premier ministre qui est poussé par ses partenaires d'extrême
droite au gouvernement, la crainte de perdre le pouvoir et la peur de
procédures judiciaires imminentes. Nous apprenons tous les jours ce qui en
résulte : ni la fin de cette guerre, ni aucune solution ou perspective ne sont
actuellement en vue. Des milliers de morts, de blessés et de personnes sans
espoir de tous les côtés en sont la conséquence.
Pour les habitants de Neve Shalom Wahat al-Salam, le 7 octobre a été un
choc, comme pour beaucoup d'autres personnes dans le pays. Mais ils se
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sont rapidement souvenus de la raison pour laquelle ils s'étaient installés ici :
Ils s'étaient engagés à défendre la paix et la coexistence.
Immédiatement, Ariela Ben Ishay, la présidente de l'organisation faîtière des
institutions d'éducation à la paix, et le maire, Eldad Joffe, se sont
entretenus. Ensemble, ils ont entrepris de surmonter ces expériences
traumatisantes. Plusieurs réunions et ateliers ont été organisés. Pour
beaucoup, il s'agissait d'occasions difficiles, car dans certains cas, des
membres de la famille et des amis avaient été directement touchés par la
guerre.
D'autres choses se sont passées l'année dernière dans le village : les
bâtiments de l'école de la paix, incendiés il y a trois ans, ont pu être remis
en service à l'automne dernier sous la forme de constructions en bois
simples mais pratiques. Le financement a été assuré par des dons.
Le nouveau centre de langues de l'école primaire a été mis en service en
mars 2023. La manière ludique d'apprendre les langues a un effet très
motivant sur les enfants.
Un ancien hangar de stockage délabré situé sur le terrain de l'école a été
transformé en un joli Nursely ou jardin d'enfants, qui peut désormais
accueillir 18 enfants.
La direction de l'Amutah, c'est-à-dire l'organisation faîtière des institutions
d'éducation à la paix, a été confiée à l'équipe Samah Salaime / Nir Sharon
dans le cadre d'une nouvelle organisation.
Peut-être encore quelques points forts de contenu des activités après le 7
octobre :
École de la paix : les cours interrompus ont rapidement repris, d'une part
sous la forme de réunions zoom, d'autre part en personne.
Jusqu'à la fin de l'année 2023, les collaborateurs de l'école de la paix ont
soutenu différentes organisations en effectuant plus d'une centaine
d'interventions, y compris des séminaires dans des hôpitaux, des écoles,
des établissements psychiatriques et d'autres lieux. Le dialogue avec
d'autres organisations partageant les mêmes idées est intensivement
entretenu. Les cours dans les universités seront développés.
École primaire : le début de la guerre a constitué un défi particulier pour
l'école qui accueillait des enfants de 19 communes. Il a fallu convaincre les
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parents que c'est justement dans ce genre de situation que l'école
commune est d'une grande importance. Avec succès : finalement, tous les
enfants sont retournés à l'école. Il s'agissait d'ailleurs aussi d'apprendre le
comportement correct à adopter dans les abris antiaériens.
Afin de mieux gérer la peur de l'extrémisme née de la guerre, des séances
d'information et des ateliers pour les parents et les enseignants ont été
organisés avec la participation de spécialistes de la communication de
l'école de la paix, de psychologues pour enfants et d'experts en
traumatismes.
Communication et développement : après le début de la guerre, le village a
été envahi par des reporters du monde entier. D'autre part, il était plus
difficile de voyager, mais des rendez-vous ont tout de même pu être pris en
Espagne et en Italie.
Avec la nouvelle organisation de l'Amutah, une nouvelle directrice a été
nommée pour le C. & D office : Naomi Frid a pris le relais. Elle travaillera en
étroite collaboration avec Samah Salaime et Nir.
Club de jeunes Nadi : justement après le 7 octobre, notre Nadi a été un
refuge très convoité par des jeunes déstabilisés. Ils y bénéficient d'un
encadrement professionnel. Dans le cadre d'un projet, ils s'étaient associés
- au début de la guerre - à la cuisine de l'hôtel et avaient mis sur pied un
"marché alimentaire" dans le village.
Le Nadi renforce le sentiment d'appartenance au village, en particulier pour
les élèves qui doivent aller à l'école en dehors du village après la sixième
année.
Après le 7 octobre, la guesthouse n'avait plus aucun client. Pour maintenir
l'activité, des salles de réunion et un hébergement ont été proposés à
d'autres organisations pacifistes. Avec succès. Entre-temps, l'activité a
repris.
Oui, et nous, les amies et amis suisses ?
Nous en sommes déjà à notre 42e année d'existence.
Nous comptons aujourd'hui 2'590 amis et membres. Parmi eux, 2'125 sont
des particuliers, 412 des paroisses et 53 des fondations. Au total, nous
avons tout de même enregistré une augmentation nette de 35 membres.
En avril de l'année sous revue, nous avons effectué notre dernier voyage
avant le 7 octobre. Notre groupe a visité Hébron, Jérusalem-Est, la vallée du
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Jourdain, des villages déplacés tout au nord du pays, Tel Aviv-Jaffa et bien
sûr notre village.
Depuis le début de la guerre de Gaza, l'intérêt pour notre association a
sensiblement augmenté. Il en va de même pour le nombre de demandes de
réunions d'information et de communiqués de presse. L'afflux de dons ne
doit pas être négligé. Par rapport à l'année précédente (230 000 francs), il a
augmenté de 60 % pour atteindre 373 000 francs. Sur ce montant, nous
avons transféré 310 000 francs en Israël. Nous avions prévu 240'000 francs,
mais nous avons dû combler un trou dans le financement des coûts de
construction pour le nouveau bâtiment de l'école de la paix.
Les Fr. 240'000 ont été utilisés conformément au budget pour l'école
primaire, l'école de la paix et les autres institutions d'éducation à la paix.
En ce qui concerne l'année précédente, il convient toutefois d'ajouter que
certains fonds destinés à Israël ont été détournés vers l'Ukraine. Cela
explique la baisse en 2022.
Pour l'année en cours, l'afflux de dons est encore réjouissant. J'ai presque
envie de dire malheureusement. Car nous savons tous que c'est la situation
extrêmement difficile et difficilement supportable en Israël qui nous incite à
faire ces dons généreux. Merci pour cela.
Il est très important pour moi de mentionner les membres de notre
association qui, de leur propre initiative, ont organisé des réunions
d'information dans leur cercle, ont fait connaître notre projet et ont ainsi
généré d'importants dons. Ils méritent tous les remerciements de nos amis
et des militants de Neve Shalom Wahat al-Salam.
Et je remercie tous les membres, amis et sympathisants qui sont venus
aujourd'hui pour l'intérêt qu'ils portent à notre travail et pour leur soutien
continu, aussi précieux en termes d'idées que de matériel.
Merci de votre attention !
Gabriel Oser, président Biel-Benken, le 26 mai 2024